Gilles Binchois - L’argument de beauté ~ Discantus, Brigitte Lesne

Gilles Binchois - L’argument de beauté ~ Discantus, Brigitte Lesne

In these 15th-century polyphonies, musica ficta or ‘feigned music’ accidentals not noted in the manuscripts but which have to be added in the melodic line is left to the art of the performer. In 1941, musicologist Charles van den Borren underscored the freedom and even the ‘whim’, which, according to him, held sway in this matter: ‘What are noteworthy are the alterations expressly marked and the divergences that they offer from manuscript to manuscript... Putting aside certain eventualities provided for by theory [causa necessitatis], the accident was considered a sort of ornament whose use or non-use was left to the initiative of the choral director or the performer: causa pulchritudinis, the argument of beauty, such was the watchword...’

Dans ces polyphonies du xve siècle, la musica ficta ou « musique feinte » – altérations accidentelles non notées dans les manuscrits mais qui devaient être ajoutées dans la ligne mélodique – est laissée à l’art de l’interprète. Le musicologue Charles van den Borren, en 1941, soulignait la liberté, et même « la fantaisie » qui, selon lui, régnaient en cette matière : « Ce qu’il y a de remarquable, ce sont les altérations expressément marquées et les divergences qu’elles offrent de manuscrit à manuscrit... Mises à part certaines éventualités prévues par la théorie [causa necessitatis], l’accident était considéré comme une sorte d’ornement, dont l’emploi ou le non-emploi était laissé à l’initiative du chef de chœur ou de l’interprète : causa pulchritudinis, l’argument de beauté, tel était le mot d’ordre… »

L’œuvre profane de Binchois, le « père de joyeuseté » célébré dans la déploration composée à sa mémoire par Johannes Ockeghem, est bien connue : une soixantaine de chansons représente l’expression lyrique appréciée à la cour de Bourgogne. Au contraire, sa production sacrée demeure méconnue en dépit de l’édition intégrale publiée par Philippe Kaye en 1993. Elle est pourtant considérable.


Pistes:

1.    Ave Corpus Christi - contrafactum sur une chanson de Gilles Binchois    2:45
2.    Kyrie    3:49
3.    Omnes Una Gaudeamus - Carol    2:28
4.    Gloria - attribué à Gilles Binchois    3:43
5.    Diffusa Est Grazia / Propter Veritatem - Graduel    3:35
6.    Sanctus    2:48
7.    Agnus Dei    2:16
8.    Ecce Quod Natura - Carol    1:42
9.    Salve Sancta Parens - Introït    3:40
10.    Alleluia / Salve Mundi    3:29
11.    Salve Sancta Parens - Carol    2:52
12.    Da Pacem Domine - Antienne    1:03
13.    Virgo Rosa Venustatis - contrafactum sur une chanson de Gilles Binchois    1:46
14.    Priusquam Te Formaret / Misit Dominus - Graduel    3:16
15.    Inter Natos Mulierum / Fuit Homo - Répons    2:28
16.    Ut Queant Laxis - Hymne    4:35
17.    Princeps Serenissime - Carol    2:17
18.    Alleluia / Gaude Dei Genitrix    3:07
19.    A Solis Ortus Cardine - Hymne    4:12
20.    Benedicamus Domino / Deo Gracias - Répons    1:35